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Le Chili ressemble curieusement à un ENORME haricot vert de 4300 km de long et de 180 km de large en moyenne… Pays coincé entre les Andes et le Pacifique, bref on roule du Sud au Nord soit au niveau de la mer, soit à 4000 m d’altitude…. Les paysages sont décoiffants, variés, surprenants, comme la signalisation…

 

Valparaiso a pris sa place dans le rétroviseur du camion et est rentré dans le monde étrange des souvenirs. Etrange, car on se souvient de tout et de rien, du grand, du beau, du vilain… Valparaiso est dans une jolie case mémoire. On roule…

… On roule, Cavale ronronne enfin correctement et avale les km et boit goulûment des litres de diesel (la consommation varie de 30 à 100 litres aux 100 km, cela dépend du terrain, de l’altitude, de la vitesse..) Et 5 500 km nous séparent encore de notre objectif : l’Equateur!

Coquimbo, un grand port du Pacifique au loin,  les Andes

 

    A chacun son bateau,

et dans le port les bateaux de pêche fréquentent les navires de guerre !

 

 

 

 

 

La ville garde encore les stigmates de l’agression d’un Tsunami ravageur.

C’était en 2015

A Coquimbo, Nous retrouvons avec joie nos amis, Mauricio et sa famille, Bilma, Franco, Agostino et Daniela.

 

En 2015, quelques mois avant le Tsunami! nous avions fait réparé la pompe à injection du moteur de notre camion dans l’atelier CTD de Mauricio et de son Papa qui à 80 ans travaille encore, bon pied, bon œil !

Cette fois Ruben et Oliver révisent les injecteurs du moteur du groupe électrogène de notre Cavale, encore un moteur qui fume plus que raison !  Et encore un petit coup de clé à molette par ci, un petit coup par là !

 

   Claude et Maria, l’assistante de Mauricio

Sur la panaméricaine et autres routes côtières, On flâne comme des touristes, le long du Pacifique. Il faut dire qu’en 2015 de violents orages suivis de terribles coulées de boue avaient coupé les routes, rasé des villages, massacré la beauté des paysages et on n’avait pas pu visiter toute la région de Chanaral. Ce qui est incroyable, c’est qu’ici tout est dans la démesure. La grandeur du pays, la hauteur des montagnes, la force des vagues et courants… notre terre hexagonale, le Mt Blanc, la mer Méditerranée ne jouent pas dans la même cour !

Le Chili est le terrain de jeu de MNM (Madame Nature la Méchante): Tsunami, tremblements de terre, éruptions volcaniques, El Nino… et pas futés comme d’habitude, les hommes en rajoutent un peu ! Ils déversent, que dis-je, ils défèquent sans vergogne des rejets miniers et toutes crottes polluantes de la vie de Monsieur tout le monde. Le pays fait de gros efforts pour se protéger, pour informer ses citoyens.

 

Une plage de rêve… « DANGER » non pas à cause des sirènes, des courants, des vagues, mais à cause de la pollution qui est bien présente et ceci encore pour 20 ou 30 ans : il y a 30 ans, des déchets miniers bourrés d’arsenic et autres polluants ont été déposés sur la plage … au temps où, pour le profit, les capitalistes et industriels faisaient n’importe quoi pour gagner le maximum ! Pour le bonheur des uns et surtout pour le malheur des plus nombreux !

 

 

Un soir, nous avons installé notre bivouac à quelques encablures de cette plage de tous les dangers, sans essayer de traverser les quelques 500 m ou plus de sables pollués pour rejoindre la mer.

Mais ce soir-là, un coucher de soleil idyllique pour tous les romantiques et amoureux du monde, et pour les épicuriens,  un bon verre de rouge d’un cru chilien, le « Tarapaca » qui est bâti avec un vieux vignoble « le Caménere », heureux, nous avons pensé que peut être, dans 20 ans ou plus, nos enfants ou petits enfants pourront de nouveau jouer dans les sables de cette immense plage de rêves!

On continue notre remontée toujours vers le nord en suivant le chemin des écoliers, vers Le parc national « Pan de Azucar » (le Pain de Sucre), Ce pain de sucre, une petite ile qui héberge des pingouins de Humbolt, des otaries, des oiseaux marins est plantée majestueusement à quelques centaines de mètres de la côte, certes on peut la contourner par voie de mer pour admirer la faune, certes tout ceci est parfait mais en hiver, il n’y a pas de bateau… Gloups ! A coeur vaillant rien d’impossible, alors on s’est élancé sur les pistes du parc pour admirer les paysages et ….


… les panneaux d’information qui nous parlent de Guanacos et autres animaux sauvages… invisibles … comme les bateaux, re-gloups! Mais Cavale est heureux de fouler le sable chaud du désert, et nous heureux de retrouver un peu le vrai voyage, celui loin des sentiers battus. C’est promis, on reviendra !

Sur le parking de la maison du parc, une famille d’argentins et leur monture C C … en panne,  loin de tout. Cette fois j’ai joué le réparateur, problème de charge de batterie… on connait ! Ils ont pu reprendre le chemin du retour, heureux ! Et comme toujours la clé à molette a transformé les perdus en bienheureux !

 

Paposo, un petit village de pêcheurs. Entre les rochers, sur les plages ici grandissent des dizaines de Pic Pic plantes grasses. Notre Pic Pic a été fier de côtoyé un Pic Pic Miquet.

Ce soir, à Paposo, nous avons dormi tranquillement sur le parking auprès de l’aire de jeux des enfants. Ici la pêche disparait par manque de poisson, et de nos jours, les mines de cuivre locales engloutissent la main d’oeuvre comme autrefois l’Océan…

Le Chili est un pays dynamique, grâce à sa gestion rigoureuse, à son agriculture mais surtout à ses ressources minières colossales, le taux de croissance annuel est de plus de 5%, ici on surnomme ce pays « le Jaguar de l’Amérique du Sud »

Autre good new, la corruption, la criminalité sont plus faibles dans ce pays « haricot » que dans les pays voisins ouf, on dort un peu plus tranquille « à la belle étoile » et la nuit, je me surprends à rêver à d’autres histoires, loin des razzias de brigands « de tous poils » que très souvent, les « toutous » racontent avec délectation. Je me demande pourquoi les sales histoires (avec le climat et la bouffe) sont les propos les plus courants quand on croise un fier équipage de camping caristes…

Nous avons gardé en mémoire nos rencontres avec de vrais grands voyageurs qui savent écrire le mot bonheur par : V.O.Y.A.G.E. Bonjour aux Amis !

Et en parlant d’étoiles… Je ne suis pas peu fier de savoir (grâce à nos impôts !) que l’Europe caresse les Etoiles ici dans les monts du PARANAL chilien à 2 600 mètres d’altitude.

La visite d’ESO, tous les samedis de l’année, est offerte à tous les touristes du monde entier, avec des commentaires percutants et très techniques en espagnol et anglais, bref on regarde, la tête en l’air, à se rompre le cou, des machines inquiétantes, énormes. Un miroir de 8,20 mètres de diamètre, qui, avec ses 64 capteurs correcteurs, sera précis au 1milliardième de millième de mm (1 nano micron de mm), un miroir en aluminium qui comme un plat sur une table gargantuesque, se couvre de victuailles célestes collectées au fin fond de l’univers, à des milliers d’années lumières. En deux mots, un rayon laser est lancé dans l’univers, vers un point à découvrir dans les galaxies et il guidera sur ce point défini de 1 à 4 télescopes qui ont des noms indiens Mapuches :  Antu (Soleil), Kueyen (Lune), Melipal (Croix du sud) et Yepu (Venus).

Les « visions »ne seront qu’informatiques et les infos numériques partiront pour analyses dans les labos en Europe (Allemagne). C’est le premier télescope au monde à avoir un miroir primaire contrôlé par ordinateur (optique active), Cette merveille est une des plus puissantes du monde ! rien que cela. Les archives contiennent maintenant plus de 10 millions d’images ou spectres avec un volume total d’environ 200 térabytes (200,000,000,000,000 bytes) de données. Cela correspond à un volume d’environ 90 millions de livres de 1000 pages chacun, qui occuperaient plus de 3000 kilomètres de rayonnages… Quand on aime, on ne compte plus !

Ici la technique a détrôné l’image romantique de l’astronomie, finie la vision des étoiles, pas d’anneaux de Saturne, pas de petits martiens dans le viseur et pourtant le télescope ESO peut voir un homme sur la lune, le prochain télescope en construction (le European Extremely Large Telescope – E-ELT) pourra lire l’heure sur sa montre ! Il faut que je change de lunette, cette fois c’est sûr ! d’avoir trop admiré notre planète bleue, j’ai dû user mes yeux de curieux.

 

Discussion avec notre guide Hernan JULIO et avec mon anglais hésitant, nous parlons du rayon laser qui va leurrer les télescopes…

 

 

 

 

16 pays, 15 européens et le Brésil offre gratuitement à tous les chercheurs du Monde la possibilité de travailler dans cet univers de technique du 21 siècle pour trouver au delà des étoiles, une autre planète semblable à notre Terre… qui sait?!

 

 

Autour d’une piscine, un restaurant, des chambres sans fenêtres pour ne pas polluer l’espace avec une quelconque lumière (sur les routes du centre spatial, la circulation est également interdite la nuit) Ici on phosphore dur dans un cadre de rêve. Merci l’Europe

Au cours de notre visite, nous avons rencontré Julien, un voyageur au long court, qui est parti pour un tour du monde d’un an, ingénieur, passionné d’astronomie il voyage la tête dans les étoiles, en rêvant aux voyages célestes du futur… Un vrai aventurier.

 

 

 


Photos de Julien réalisées au Chili et captées derrière de viseur d’un télescope. la Lune….

 

Antofogasta : un port, une ville sans charme, posé dans la noirceur des monts de lave face à un Océan sans plage pour baigneur.  Mais comme toujours au Chili, des murs de graffs égaient la ville.

  

La Ruta 5, la PANAMERICAINE, se glisse entre mer et montagne, entre dunes et pampa. Magique… Seules, des villes de cabanes dénotent un peu, ici la maison c’est … très souvent une cabane de planches, de contreplaqué… Ma cabane au … Chili !

 

à droite ou à gauche, c’est là, la question….

 zut, je crois que c’était à droite…! No comment!

 

La ville de Iquique est coincée entre les dunes et les rouleaux du Pacifique.  Ses ruelles de maisons de bois parlent de l’époque coloniale où l’argent des mines de salpêtres, de l’exploitation du guano coulait à flot. Les mines et exploitations se sont fermées, les excès, les folies et délires des ruées vers l’or se sont tus et la dame Iquique s’est endormie au pied des dunes. Avides, les dunes attendent et ne pensent qu’à reprendre leur territoire. Poussé par les vents, le sable glisse lentement, un linceul doré se déroule irrémédiablement.

 

Fresques et dessins des artistes de la maison de la Culture d’Iquique

 

Des villes fantômes qui font froid dans le dos, Humberstone et Santa Laura trônent encore sur le désert d’Atacama. Fières, elles étaient les « oficinas » des mines de Salpêtres. Ici on réparait les machines, on traitait les nitrates, on comptait les profits, on enregistrait les disparitions des mineurs, on soignait aussi et parfois le théâtre diffusait la « culture » et l’espoir.

 

On déambule dans un univers sans charme, un univers de tristesse et de souffrance. Oui, ici, de 1860 et ceci pendant plus d’un siècle, beaucoup ont courbé l’échine pour quelques pesos. Ces ruines sont trop proches de notre quotidien, de notre histoire. Ces carcasses rouillées n’ont pas encore ce charme romantique des ruines des temples et cités grecs, romains, perse, incas… et pourtant combien d’esclaves, d’ouvriers sont morts sous les fouets des maitres d’œuvres grecs, romains, perses, incas…

Au loin, Santa Laura… Ici on traitait le salpêtre pour le transformer en iode.

C’est sûr! On se croirait dans une ville du Far West américain….

 

 

 

 

 

Humberstone et Santa Laura ont été classés en 2005 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Dans ce désert d’Atacama, on a vécu dans le passé proche, et le passé immensément lointain de notre univers. Les machines cherchent, sous la férule de l’homme, d’autres planètes identiques à notre terre qui permettront aux futurs grands voyageurs d’aller plus loin, encore plus loin, toujours plus loin.

Voyage, voyage, éternellement…

Arica le 6 juin 2017 (une pensée pour ceux qui nous ont offert la Liberté)

Texte de Georges, avec toujours l’œil scrutateur (et parfois même inquisiteur) de Claude

Photos des deux mêmes, et cette fois le Nikon D700 a repris son service (et j’ai encore mal à l’épaule de l’avoir porté!) mais l’Olympus est toujours dans le coup!

Entre deux prises de photos, une pose sur une plage… quelques lignes d’écriture ou une séance réparation mecanique pour l’un, un bon livre pour l’autre… Tout est bien!

 

On vous adresse « un gran embrazo »

Georges et Claude