…… Paris 13, avenue d’Italie, le 15 mars 2017, 17h45, le taxi et Cherif le chauffeur souriant, sont au rendez-vous. Le top !

CDG, On croule sous nos 6 bagages comme sous le poids des années, 112 kg de bagages sur le tapis mécanique de la Compagnie LATAM, (merci à La LATAM qui accepte 46 kg par personne en soute et 10 kg en cabine). 

L’enregistrement est vécu comme une lettre à la poste, avec une hôtesse souriante, incroyable !

Un vol sans histoire de CDG à MONTEVIDEO, juste la nourriture est un peu limite.

Tout baigne dans le sous-marin Boeing, pourtant on vole dans les airs vers d’autres horizons…

Carasco, l’aéroport de Montevideo, les douaniers sourient en regardant passer sous les X ray, nos sacs bourrés de pièces de rechange pour notre Cavale, et de nourriture. Merveilleusement incroyable !

Un change au tarif du petit voleur dans l’aéroport de Montevideo, normal, rien n’est parfait !

Dans la foulée on prend le bus pour les 70km restants, on est dans les temps, la vieille garde ne rend pas encore les armes !

17h, heure locale, 30 heures de voyage et notre Cavale, avec Pic Pic (c’est qui * ?) sont au garde à vous !

On a trainé nos sacs trop lourds, le poids de nos années, et nos cernes sous les yeux en témoignent…

On est heureux, le chemin des rêves trace son sillon de surprises.

Putain ! le camion est en rade, les batteries ne résistent pas sous les assauts du démarreur ! l

Au boulot !

  La valse des clés à molette enchante l’espace dans un air de cliquetis qui ne m’est pas inconnu.

  Une semaine de travail pour remettre en fonction les « minimum » vitaux, seul le tire-bouchon est à la hauteur de la situation, ouf !

Claude assure le quotidien et devient la fée de la « casa rodante » (la maison roulante)

Le 21 mars, entre voyageurs, au Paraiso Suizo, on fête mon anniv, vin d’Uruguay, fleurs, couteaux suisses, vins… que du bonheur, on parle français, anglais, allemand, et avec le vin, les empanadas et quiches lorraines se mélangent sans contrainte et la compréhension universelle s’invite au festin.

Je fais un discours, en « franglais »,

j’ai des admiratrices…. c’est bon d’avoir 70 ans!

Claude cuisine « sa » mousse au chocolat merveilleuse,

j’ai de la chance!

Incroyable, 70 ans au compteur, il y a quelques dizaines d’années, je croyais qu’à cet âge on était vieux car je pensais qu’on n’avait plus de rêve dans sa tête, plus de projet, erreur ! Certes on est vieux (un peu !) mais les rêves sont toujours là, comme des lutins ils titillent mon quotidien, comme des guerriers, ils me poussent au combat pour que la vie soit belle, enthousiaste.

Oui il faut pousser la machine encore et toujours pour vivre debout !

Putain de camion ! 

L’équipe de Gustavo (le directeur d’INCO) :  
 Juan,  Fernando

  Javier

l’équipe coupe, soude pour remettre en état l’arrière du camion et ses cuves d’eau qui ont été malmenées sur les pistes des Andes…

l’équipe gagnante…. comme pour le Dakar! ou presque!

Et il y a l’électrique, les batteries, la boite transfert et plein de trucs pas très catholiques qui jouent à cache cache, qui brouillent les cartes. Déjà 2 semaines et le camion n’est toujours pas en ordre de bataille.

On avance pas à pas, mais rien n’est simple, comme d’hab ! pas de pièce de rechange, les ateliers qui refusent le travail… et en France, notre ami William, notre incollable ami conseiller n’est plus de ce monde. Oui William, du fond du cœur, comme pour beaucoup, tu nous manques tant par tes connaissances que par ta gentillesse.

Dans ce bas monde, on oublie une entreprise française et son directeur qui oublie de répondre aux emails SOS, c’était en 2016… nous étions en panne de générateur dans les Andes. Le patron de la société SOFRAM de Massy (SAV et vente de générateurs) ne sait qu’établir des factures et perd les emails d’assistance. Merci patron, merci patron…. comme le dit la chanson. LA SOFRAM, ami voyageur, oubliez ce nom (on ne vous donnera pas leur adresse, c’est promis)

Et Dieu dans tout ça, et son fils ? même sur cette terre amérindienne, le jour de Pâques, il monte au ciel et comme le conte l’histoire des hommes, par miracle les boutiques et ateliers se ferment…

Fin mars, Camping Paraiso Suizo, à 77,5 km de Montevideo, au bord du Rio De La Plata, un beau camping pour « mobile home » tenu par les mains de fer suisse allemand de Silvia et Heinz. Ici tout est propre, en ordre, et Silvia, Heinz sont toujours au rendez-vous pour vous donner un coup de main, pour vous aider dans vos démarches et galères de voyageurs. C’est bon!

Je bosse toujours et mon genou, mon coude, mes cervicales ricanent (le patron du camping aussi ! mais lui gentiment, ouf)

Putain de genou !

Et un jour, un couple de voyageurs allemands qui roulent différent débarque dans cet univers de rigueur.  Avec leur voiture Opel carrosserie Magirus de 1956, Chris et Benno sont loin des rigueurs germaniques. Ouf, cela nous réconforte un peu ! Ici, autour de nous, les campings cars suisses ou allemands sont rutilants de propreté. Notre Cavale avec son vécu, avec ses bourlingues et ses affres fait un peu tache ! Et voici qu’à coté de nous se gare une voiture d’un autre âge, avec des jeunes voyageurs qui fument des roulés, qui aiment les Pink Floyds.

Benno est animateur culturel et social.

Chris est ostéopathe.

On sympathise.

Mon genou, mon coude, mes cervicales tremblent de peur devant Chris l’ostéopathe. Séances de massage, de par ses doigts malicieux, de par son savoir, mes maux s’estompent gentiment. Certes, je n’ai plus la forme de mes 20 ans… (rassurez-vous je crois que j’ai encore 20 ans ! mais je ne le dis pas trop car beaucoup ricanent : à 70 ans on ne fait plus ça, à 70 ans on ne rêve plus à ça et bla bla bla et bla bla bla…).

Les fêtes de Pâques approchent, les boutiques, les ateliers se ferment.

Adieu Uruguay, on change d’air !

Cavale reprend la route, certes en roulant doucement on part pour le Brésil comme d’autres sont partis pour la Crête…

Cette terre d’eldorado sera-t-elle à la hauteur de sa réputation (j’oublie le foot et la samba) il parait qu’il y a des pièces Mercedes, et des ateliers qui bossent…

On est parti, le camion grince un peu, la boite fait « tac tac ».

OUI on est parti pour … une nouvelle cure de mécanique à la sauce brésilienne

Voyage, voyage…

On est heureux, alors !

Petit porte folio de 2 Puntas d’Uruguay :

Punta Ballenas, la Pointe des Baleines

 

Heureusement les saintes surveillent l’horizon…. car le diable n’est pas loin!

Punta del Diablo, la Pointe du Diable… Tout un programme

 Rencontre à Punta Del Diablo avec Laura et Aude, des voyageuses au long cours…

 

Photos de Claude et Georges

Texte de Georges    

et Claude, la correctrice

De Punta del Diablo, URUGUAY, le 4 avril 2017

Nota :   *Ben voyons ! c’est notre clandestin qui vient tout droit d’Atacama – je ne sais pas si Pic Pic est musulmane, syrienne ou de je ne sais où, de toute façon on s’en fout! On ne nage pas dans les eaux « Marine »