Bolivie, Sud Lipez…. Des noms impossibles à oublier avec ses terres de couleurs, une nature qui joue avec le rouge, le blanc, l’ocre, le bleu le noir… une nature marquée par le temps avec ses profonds canyons, des entailles dans la roche qui vont jusqu’aux entrailles de la terre, et dans ces lieux oubliés de tous, autrefois vivaient ici des tribus d’indiens … leurs noms : perdus, oubliés … leurs cultures : disparues, et Roberto, le directeur de l’agence « La Torre » de Tupiza, nous a dit comme pour nous allécher, seuls un italien, puis un japonais ont redécouvert un site dans le Rio Seco… Et pourquoi pas vous…
Avec Felipe, notre chauffeur indien Quechuas qui est un enfant du pays du Rio Seco, avec Elvis notre guide interprète qui porte le nom d’un rocker qui était l’idole de sa mère…
… et avec Hilda notre cuisinière nous avons décidé de partir à la recherche de civilisations perdues. Tintin va devenir Indiana Jones, ou Blue Berry (voir la BD « La mine de l’Allemand perdu » et vous serez dans l’ambiance !) mais Cavale ne sera pas de la partie, les pistes de montagne sont trop étroites et elles sont « faites main », donc trop fragiles pour notre Cavale avec ses 16 tonnes, cette fois nous sillonnerons le Sud Lipez en Toyota Land Cruiser, un bon et vrai 4×4 avec comme chauffeur Felipe.
Le 28 janvier, les collines se déguisent en tranches napolitaines, une couche de blanc, une couche de rouge puis on remet une couche, et encore et toujours, trop bizarre on se croirait chez des bagnards géants!
Puis les montagnes deviennent feu, Heureux Felipe qui nous déclare solennellement que nous sommes sur sa terre natale que la Pacha Mama est avec nous. Nous sommes dans la région du Rio Seco, le pays des indiens oubliés et des pumas bien présents.
Felipe est un ancien éleveur de Lamas, et qui dit lamas dit puma, le prédateur sacré, le roi de cette région et nous nous baladons dans son royaume, pas bon du tout ! Felipe n’aime pas trop parler de lui, il craint et admire ce majestueux félin qui régnait en maitre absolu, tuant hommes et bêtes et décimant ses troupeaux. Felipe nous recommande de parler doucement, de toujours regarder derrière soi ou sur les côtés, de scruter le sommet des montagnes, le puma est un vrai chasseur et il n’aime pas du tout les hommes (et réciproquement !). Beau majestueux, puissant, sur ces terres andines, le puma est vénéré et respecté depuis la nuit des temps.
Après des heures de voiture sur des pistes infernales et impressionnantes, Claude vous le racontera mieux que moi !, dans un décor grandiose on est (enfin) à pied d’œuvre.
On marche en silence. En remontant le canyon du Rio Seco, on remonte lentement dans le temps.
Nous recherchons la porte d’entrée d’un monde passé: un petit boyau, une trouée ou une saignée dans les falaises de roches rouges, et nous serons dans une vallée oubliée, dans le site de ruines d’un pueblo, des chullpas des indiens d’autrefois. On devient des mini-explorateurs, c’est grisant et exaltant… . Il fait chaud, l’oxygène est rare, nous sommes à plus de 3800m d’altitude, on se faufile dans un dédale de rochers menaçants,
dans des glaises qui aspirent vos pieds, vos jambes, c’est moins drôle, on aimerait bien avoir de très très longues jambes
et … dans les sables du rio, discrètement on regarde sans en parler les empreintes de pumas. Ne serait-on pas dans les dédales du labyrinthe du Minotaure ?
On explore les canyons un par un, les lapins « biscachas » trop drôles avec leur queue en tire-bouchon rient de nous…Les échecs se suivent, tous les canyons se terminent par un dédale de rochers, de cascades.
Felipe commence à douter de sa mémoire ! Je lui sers la maxime de Danton qui est devenue mienne pour réussir une aventure, il faut « de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace »
Bingo ! Un canyon qui se termine par une chatière, dans le noir complet à tâtons on avance, on sent un courant d’air frais et la porte s’ouvre. Devant nous, dans une lumière qui brule nos yeux la fameuse vallée, un creuset naturel dans les rochers rouges, et sur les falaises des habitations de torchis, d’adobe, de terre et de roches sont accrochées comme des nids d’abeilles.
Un peu d’escalade et on visite : les habitations sont vidées de tout, les voleurs ont fait leur travail. C’est angoissant de rentrer chez les gens sans être invité, c’est irrespectueux, on imagine leur présence.
Sur une terrasse à flanc de falaise, des chullpas, des habitations immortelles pour l’immortalité. En langage indien, Chullpas veut dire immortelle, en effet les indiens construisaient leurs tombes avec de la pierre, de la terre et pour eux ces constructions devenaient immortelles car faites d’éléments naturels indestructibles. Dans ces tombes, les indiens déposaient les momies des défunts en position fœtale. Puis ils ordonnançaient autour de la momie les objets de la vie quotidienne pour faciliter la vie dans l’au-delà.
Plus d’objet, plus de momie… les pilleurs de tombe existent partout et ceci depuis la nuit des temps mais il parait que certaines momies de ce pueblo sont dans le musée andin de la ville Argentine de Tilcara , dans la vallée de Humahuaca. Les pilleurs modernes se nomment « archéologues ». D’autres pilleurs, moins glorieux se nomment ….commerçants
Le soir, dans notre campement, nous conversons, nous essayons de comprendre pourquoi cette civilisation a disparue. Nous nous endormons heureux d’avoir découvert une page du grand livre de l’histoire des hommes.
Et dans les montagnes, les pumas rodent ! Lamas planquez-vous !
attention, le poison de cette jolie fleur est mortel! (eh oui rien n’est parfait!) et ces fleurs poussent gentiment autour des chullpas, qu’en pensez-vous?
Photos de témoignage, point GPS, inventaire du lieu, et photos souvenirs. Maintenant il ne nous reste plus qu’à retrouver des écrits et études sur les civilisations disparues. (PS si vous des infos on est preneur !)
Nota : encore merci à Roberto et à l’agence « LA TORRE » de Tupiza http://www.latorretours-tupiza.com email latorretours@gmail.com tel +591 2 69 42 633 adresse : av Chichas n220 TUPIZA
photos de Georges et Claude , et texte du même mec!
magnierjc a dit:
Salut tous deux;encore et toujours un lot d’images à découvrir;suis un peu pris en ce moment ;bonne suite !
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Georges Schaller a dit:
Bonjour Jean Claude, fais gaffe au temps qui passe…. mais rassure toi, on connait bien ce phenomene, le mieux, prendre la route et…. tu constateras avec effroi que pendant le voyage le temps passe aussi trop vite…. Au plaisir de te rencontrer a Annecy
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RICARD a dit:
Bonjour d’Yveline qui vient de vous « retrouver » et de découvrir votre site
en ce dimanche de » marathon parisien »
il est très agréable de pouvoir au calme vous revoir « en forme » sur les photos ,un régal pour les yeux de découvrir les paysages, les couleurs ,et de sourire en lisant vos commentaires..
Prenez bien soin de vous biz Yveline 22 bis Suffren
ps vs ai envoyé un petit mail …
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Georges Schaller a dit:
Merci Yveline’ on venait juste de vous communiquer notre adresse blog nous sommes en retard dans nos ecritures mais en principe on va mettre en ligne prochainement un nouvel article amities
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Maurice TRANCHANT a dit:
Encore et toujours de quoi émerveiller le regard. Quelle chance vous avez de vous balader dans cet univers grandiose et haut en couleurs. Bises à tous deux. Momo
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Georges Schaller a dit:
Oui on a de la chance, c’est magnifique et les Andes sont un merveilleux terrain d’aventure, de decouvertes, de beautes et ici, c’est un paradis pour les photographes que nous sommes toi et nous, avec Claude, on a shoote avec nos 4 boitiers plus de 25 000 photos en 6 mois de voyage et filme des heures de video, ce qui est dommage c’est que je ne sais pas mettre en ligne mes videos. Cher Maurice, ici, la photo c’est le pied Il faut juste attendre l’evenement, attendre assi que la lumiere donne un coup de main… Amities ( PS on commence quand meme a fatigue un peu, 6 mois de bourlingue et un camion 6×6 de 16 tonnes dans les mains et sur ces pistes andines, cela use un peu et … on a plus 20 ans!!! ca c’est bien vrai!)
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SCHALLER a dit:
Quelle superbes images, je voudrai savoir si le rio est quelques fois alimenté en eau et à quelle époque se situe cette civilisation qui a disparu, ça doit être passionnant de se sentir un peu archéologue, j’attends la suite. Bises Elisabeth
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Georges Schaller a dit:
Bonjour Elisabeth
Le rio Seco malgre son nom est parfois une redoutable riviere, les affluents etaient en eau quand nous les avons remontes pour rechercher les pueblos et chullpas oublies, c´etait un peu angoissant, boues et sables mouvants, crues soudaines qui peuvent se declencher en amont de ses canyons etroits (largeur de 1 a 2m) et….. peur de faire un face a face avec un puma…. aventure aventure!
Nous n’avons aucune information au sujet de la civilisation indienne disparue. Dans le musee de la ville Tilcara en Argentine que nous avons visite, il y a les momies de ce pueblo du rio Seco (momies volees par les archeologues argentins aux boliviens!) mais aucune information au sujet de ce peuple disparu. Nous sommes actuellement a Cusco et partons apres-demain pour la vallee sacree. bises
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